La haute technologie est une sorcière malintentionnée qui tend au consommateur (cet abruti ontologique) la pomme de ses innovations pernicieuses. Le benêt craque à tous les coups et sombre un peu plus dans l'enfer de l'infantilité et de l'addiction. Dans ces mêmes pages, nous avons évoqué les 30 bonnes raisons de jeter nos smartphones aux cabinets (abêtissants, cancérogènes, rendent bossu, polluent, contribuent à l'esclavage des enfants du tiers-monde, etc.). C'est un aspect plus futile, néanmoins très emmerdifiant, que nous allons aborder : les dommages visuels, financiers, mais aussi écologiques, causés par les câbles nécessaires aux diverses connexions. Leur multiplication semble sans fin et ce sont des boules toujours plus emmêlées et volumineuses que l'on doit planquer derrière les canapés, les bibliothèques basses ou les rideaux pleins de poussière, sans parler de l'aspect sécurité (les install ations électriques sont loin d'être parfaites dans tous les intérieurs) et de l'embarras des vieux équipements obsolètes dont on ne sait que faire.
Jadis, la télévision était une grosse boîte inesthétique trônant dans le salon (mais, au moins, on pouvait poser un cendrier ou un verre de whisky dessus). On a vu arriver les écrans plats avec reconnaissance et émerveillement. Ce fut de courte durée : la chose est flanquée d'une « box » lumineuse, dégageant une chaleur inquiétante, et d'un tas de machins obligatoires à raccorder. Il a d'abord fallu nous transformer en RSI (responsable des services informatiques) de nos domiciles, jonglant entre les appareils des membres de la famille (ordis, smartphones, tablettes…), l'accès au réseau, la connexion internet, l'imprimante ou le Cloud, pour finir par appeler Orange ou Free de longs samedis après-midi, voire de longues semaines démoralisantes (prendre rendez-vous avec un technicien en ligne). Une fois l'installation réalisée, pour peu qu'on ait un chouia de sensibilité décorative, c'est la mine grise que nous avons vu ces horreurs définitives envahir nos intérieurs et donner une ambiance « local technique » à nos coquets living-rooms.
No comments:
Post a Comment